J’ai su marcher à un an, parler comme un dictionnaire à deux, faire du vélo à 4, nager comme un champion à 5.
Sincèrement, prendre la parole ici, c’était nécessaire. Je ne suis pas celui qu’on décrit. Ni bon, ni mauvais, un homme en somme. J’accepte les parties un peu plus ténébreuses de mon être. C’est ainsi. Les nier, une absurdité, une hypocrisie. Je suis un des rares lucides.
Oui, je m’emporte. Oui, je sais aimer. Oui, j’aime cuisiner. J’aime boire, un peu.
Ma femme ? Ma femme n’est pas douée, soyons honnêtes. J’aimerais faire d’elle une meilleure personne. Ma femme ? Ne l’écoutez pas, toujours en train de se plaindre celle là.
Je n’ai pas l’intention de divorcer. J’arriverai à faire d’elle une femme bien. Une bonne épouse. Une femme au foyer dévouée.
Cette femme c’est mon projet. Quand je l’ai vu, je me suis dit quel vide ! Je vais en faire quelque chose ! Il y a matière à faire quelque chose. Mais tellement à bouger.
Chaque jour je m’emploie à l’éduquer. Alors, oui, je la bouscule, ne soyez pas trop premier degré. Enfin. Des fois si. Mais c’est nécessaire dans l’éducation pour faire rentrer les idées vous comprenez ?
Nina, c’est une femme docile et en même temps immuable, vous suivez ? Je me bats chaque jour pour qu’elle se sèche les cheveux, qu’elle se chausse, qu’elle arrête de rêver. Je m’emploie chaque jour à ce qu’elle écoute de la vraie musique, qu’elle apprenne à cuisiner, qu’elle maigrisse, qu’elle se maquille, à ce qu’elle sache traiter le linge. Chaque jour, je m’obstine à ce qu’elle devienne une femme éduquée, qu’on puisse être fier de présenter.
Pour être franc, en société, je préfère qu’elle la ferme, soyons honnête. Ah. Ne me traitez pas de macho. Le problème ce n’est pas les femmes, mais les femmes comme elle.
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