Le seigneur est mon berger, On the Road – Nina

Le seigneur est mon berger, On the Road – Nina

J’ai toujours cru en Dieu. Je ne me suis jamais posée la question. Il y a un dieu à l’image de l’homme et c’est ainsi.

C’est ce que papa croyait.

C’est donc ce que j’ai cru.

Céleste m’inspirait beaucoup de bienveillance. Je sais qu’elle avait foulé des terres où je ne serais jamais allée. Fait des choses que l’on pouvait trouver réprouvables. Mais il émanait une lumière de Céleste. L’importance du prénom, sans doute.

Moi, mon prénom, est un diminutif de Christiana. L’on dit aussi qu’il provient des langues hispaniques et qu’il évoque une petite fille. Tout semble bien fait, n’est-ce pas ?

Qui aurais-je été si l’on m’avait nommé Louise (la combattante ?).

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Vaux-le-Pénil (2) – Nina

Vaux-le-Pénil (2) – Nina

Déjà, à travers l’œillet, j’aurais pu le deviner. Le même nez.

Quand elle m’a donné son nom de famille, tout s’est éclairé.

Céleste est la sœur de Louis. Mon Louis. Celui que j’avais lamentablement fui alors qu’il voulait me sauver.

J’avais eu 3 ans pour regretter ma faiblesse. 3 longues et atroces années. Alors je n’avais plus à réfléchir. J’ai montré à Céleste mon corps. Louis lui avait parlé de moi.

Elle a caché ses larmes. Je l’admire déjà.

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La rencontre, Juin 2016

La rencontre, Juin 2016

Il est 9h30. Je suis en train de finir de ranger les restes du petit déjeuner de Miguel, déjà parti. C’est dimanche. Il fait beau.

Le plan de travail est chauffé par le soleil.

Ça sonne à la porte.

Quand j’ouvre, je découvre une jeune femme, très fine, très belle. Aux cheveux clairs. Au teint pâle, mais pas diaphane. Quelques veines violettes percent à travers sa peau. Elle ne sait pas si elle doit sourire ou non. Sa bouche est presque grimaçante. Elle a un gros sac à dos vert, des chaussures de marche. Elle a déjà marché au moins une demi journée. Elle semble troublée de me trouver là. Et rassurée en même temps.

Normalement, je n’ai pas le droit d’ouvrir la porte sans m’assurer de connaître la personne dans l’œillet. Mais depuis quelques temps, ma désobéissance a pris le dessus. Je prends chaque micro occasions pour vivre. Rencontrer. Respirer.

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Le chien – Nina

Le chien – Nina

J’ai toujours aimé les animaux. Plus il y avait de poils, plus je pouvais enfouir mon visage dans un pelage, plus j’aimais l’être qui me cachait.

J’ai cependant toujours eu une réticence à m’attacher à un chat. En dehors de la vie de couple, j’ai du toujours croire que l’attachement, l’amitié, l’amour, n’avaient de valeur que s’ils étaient partagés.

Le bain coule et je suis enveloppée. J’ai pour routine de me plonger dans un bain gelé. De grelotter. Devenir rouge et bleu. Que le froid brûle ma peau.

Et puis, petit à petit, je remplis, goutte à goutte, d’une eau bouillante, qui, se mélangeant à l’eau glaciale, se tempère après mis mes orteils en feu. Métaphore de la vie. Impermanence des sensations. Je fais des bulles de savon.

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Prologue – Nina

Prologue – Nina

L’été, il arrêtait de frapper. Normal, ça se voyait. Ma peau reprenait sa couleur initiale et je pouvais bronzer, même. De fait, vous comprenez que Juillet, Août étaient mes mois préférés. J’avais presque l’impression de mener une vie normale, comme celle qu’on nous raconte depuis notre enfance. Sauf que mon prince charmant n’était charmant que devant les autres. Une fois la porte fermée, il était mordant. Pas mordant comme l’image d’une passion folle qu’on nous vend depuis toujours. Non. Il me mangeait petit à petit. Je disparaissais dans sa gueule carnassière, pleine de mots, et je m’éteignais. Alors, l’été oui, je n’étais plus bleue sur mon corps, mais mon âme, elle continuait de prendre des coups. Remarque, je l’avais cherché. Je n’avais pas qu’à l’épouser.

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Lundi 18 Janvier 2016 – Nina

Lundi 18 Janvier 2016 – Nina

Quand j’étais revenue en 2013, j’ai cru que ça serait un nouveau départ. Qu’on apprendrait à gratter à l’intérieur et qu’il serait doux. Qu’il aurait compris. Comme une leçon.

Les deux premières heures n’ont pas été trop difficiles. Car il ne savait pas. Que je n’étais pas partie seule.

Je n’ai plus envie de me souvenir. Je veux juste me rappeler de Louis et de la nature. Comme un lieu magique où me réfugier quand il n’est pas celui que je voulais. J’étais revenue auprès de lui, avec un manque, et me voilà comblée, j’étais redevenue en à peine quelques jours celle que j’étais.

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Début Mars 2016 – Nina

Début Mars 2016 – Nina

La lumière tamisée de la cuisine. Je me tapis dans l’ombre de mon plan de travail. Je me faufile entre les casseroles. Ce soir, je suis aux commandes, mais j’ai l’angoisse de la page blanche.

J’ai l’impression que beaucoup de choses se jouent ce soir, je n’ai pas le droit à l’erreur.

Il a dit : j’en ai marre, ce coup-ci tu cuisines. Je n’ai pas bronché. J’ai juste fermé la porte qu’il a réouverte. Je ne pourrai donc pas mettre de musique.

La musique est depuis le début un réconfort. Avec ou sans mots. Lente ou rapide. Mais toujours forte.

La casserole me glisse des mains. Elle tombe au sol dans un fracas.

Qu’est ce qui se passe encore, j’entends.

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15 avril 2013 ou la fin du rêve – Nina

15 avril 2013 ou la fin du rêve – Nina

Parenthèse enchantée. Deux seules couleurs qui emplissent ma vie: le vert, le jaune. J’ai mangé autant de baies que je le voulais.

Mais tout est impermanent n’est-ce pas ?

Louis m’a saisi la main, un jour. Au dessus de la table. Il m’a souri.

Et j’ai su que c’était la fin. Que je n’allais pas savoir aimer cet autre. Que je ne savais en aimer qu’un. Un qui me manquait depuis déjà 3 semaines. Que je ne pourrai pas faire semblant. Que Louis ne serait toujours qu’un ami, un protecteur.

J’ai faim de cris. J’ai faim d’attention. J’ai faim de compliments et faim d’insultes. Je veux exister. Mon cœur veut battre la chamade. J’ai faim d’explosion, de fureur, de passion. On m’a trop mal habitué. L’adrénaline, l’excitation de la survie, ses bras, comme une addiction.

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16 mars 2013 ou l’inspiration – Nina

16 mars 2013 ou l’inspiration – Nina

Quand le moteur s’arrête,  je me réveille en sursaut, coupable de m’être endormie sans avoir fermé la porte.
Mais je suis assise sur un siège de voiture, confortablement recouverte d’une couverture noire.

Louis pose gentiment sa main sur mon bras, embêté de m’avoir effrayée. Dehors, ce sont les dernières lueurs du soleil. Les couleurs sont encore chaudes. Comme si le ciel entier me souriait.

Je n’ai enfin plus peur.

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