L’odeur du tissu qui a passé quelques mois dans un placard sans lumière. C’est le noir. Comme si c’était la nuit ou le néant. Si je ne reprends pas un petit peu d’air, ça sera bientôt la fin.

Comme les enfants qui jouent au jeu du foulard, comme les adolescents qui se bécotent dans une remise, je suis assise là, derrière un manteau. Collée au fond: si j’arrête de bouger, me trouvera t-il ?

On ne joue pas à cache-cache. Enfin, je me cache mais lui ne joue pas.

J’ai lu que si on lui laissait un peu de temps, il trouverait un autre exutoire et je sortirai tranquillement de ma cachette.

En fait, ça n’a jamais vraiment marché. Mais j’ai lu que passé 35 ans, les hommes s’adoucissaient.

La première fois que je lui ai dit que je l’aimais, Miguel a reçu la nouvelle comme un dû. Moi, je croyais que c’était un don, un moment qui s’arrête la première fois. J’avais aimé, beaucoup aimé, mais personne comme lui. Alors, peut être n’était-ce pas de l’amour.

Là, je voudrais sauter hors du placard, sourire, l’enlacer, l’embrasser, recommencer. Là, je voudrais tellement exister. Mais, malgré toute la tendresse incompréhensible que j’ai pour lui, ses souffrances, ses doutes, son regard insatisfait posé sur moi, j’ai la nausée.

Le lendemain de mon aveu de faiblesse, Miguel. Je ne peux pas le dire. J’avais renversé ma tasse de café sur le trottoir en marchant et il a.

Je n’en suis pas devenue moins maladroite. Mais peut être lui s’en est il trouvé détendu ?

Je dois sortir de ma cachette je me sens mal. Tant pis, la prochaine fois, je me mettrai sous le lit. J’ouvre la porte et lève mon bras devant mon visage.

 

2 réflexions sur “Elle ne sait plus le jour – Nina

Laisser un commentaire