L’été, il arrêtait de frapper. Normal, ça se voyait. Ma peau reprenait sa couleur initiale et je pouvais bronzer, même. De fait, vous comprenez que Juillet, Août étaient mes mois préférés. J’avais presque l’impression de mener une vie normale, comme celle qu’on nous raconte depuis notre enfance. Sauf que mon prince charmant n’était charmant que devant les autres. Une fois la porte fermée, il était mordant. Pas mordant comme l’image d’une passion folle qu’on nous vend depuis toujours. Non. Il me mangeait petit à petit. Je disparaissais dans sa gueule carnassière, pleine de mots, et je m’éteignais. Alors, l’été oui, je n’étais plus bleue sur mon corps, mais mon âme, elle continuait de prendre des coups. Remarque, je l’avais cherché. Je n’avais pas qu’à l’épouser.

Quand je l’avais vu la première fois, il était rayonnant. Pas rayonnant comme un soleil, clair, et rassurant. Je l’avais su dès le premier moment qu’il était brisé lui aussi à l’intérieur. Et quand il piquait, oui, déjà à l’époque, quand il piquait avec ses phrases, je me disais que j’allais le recoudre. Qu’ébranlé, il l’était, et que j’allais l’aider à tenir debout.

Mais je m’étais trompée. Et il m’avait trompé. Bref, on se retrouvait dix ans plus tard certainement aussi malheureux l’un que l’autre. Je ne saurais pas dire qui me faisait le plus de peine, lui, ou moi. Si j’avais eu assez de pitié pour moi-même, je serais certainement partie. Il m’inquiétait beaucoup. Il était toujours le centre de mon univers. Normal, ses poings s’imprimaient en moi et nous ne faisions qu’un.

On ne devrait pas prendre en affection la personne qui nous blesse ? C’était trop tard. Le mal était fait.

 

 

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