Je ne sais ce que j’fous là, je ne sais même pas si j’ai voix au chapitre.

J’ai connu le chagrin, j’ai connu la faiblesse. Dans ma tête et dans ma chair. J’ai aimé, oui, mille fois aimé. Ma grand-mère d’abord, ma soeur, à la folie, puis Margot, puis un autre.

J’ai aimé pour les mauvaises raisons, pour qu’on m’aime en retour. Pour qu’on me complimente. Pour m’ouvrir au monde.

Je ne sais pas être seul. Je ne ris plus et ne pleure plus non plus. Je ne parle plus. J’écris à peine. Sur mon téléphone. Un message pour Céleste.

Je ne vis que dans les yeux des autres. Les autres, mon miroir.

Je me souviens de mon premier ami, David. Il m’avait envoyé un ballon et je l’avais renvoyé. Nous n’avons jamais échangé un mot. Et les vacances se sont finies.

Personne ne m’a construit et je n’ai jamais su le faire moi-même. Maman me disait souvent que j’étais une coquille vide. Ma grand-mère, Jo, m’effrayait beaucoup. Jo, c’était comme mon père. Elle me filait des branlées avant de s’excuser à coup de gâteaux au chocolat silencieux.

Je vis dans un studio en banlieue.

Assis sur une chaise, c’est la télé qui capte mon attention. Les infos, le monde. Les chaînes sans interruption.

Le téléphone sonne.

 

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