Je n’ai pas appelé. Pas envoyé de message. Je n’ai pas prévenu. La nuit est tombée, j’ai confié la petite. Et j’ai attendu. Sans bruit. Sauf celui du lave vaisselle.
Ce sont les 2 heures les plus longues de ma vie.
J’ai fait cuire du riz. Il ne mange pas le soir, généralement, il a mangé avant, mais il devra se mettre à table. J’ai mis une nappe. Mais un gros pull. Je meurs de froid. Je n’ai pas allumé la grande lumière, trop brute.
Je le ferai d’abord asseoir sur le canapé. Il refusera, mais je lui lancerai un regard sans appel. Le canapé semblera si dur que je m’y poserai à peine. Sur un bout de l’angle. Je lui désignerai l’autre bord.
Pas besoin de se poser la question de si je l’embrasserais à son arrivée.
On ne s’embrasse plus vraiment à ses retours. J’ai cru que l’arrivée de la petite m’avait rendue plus mère que femme. Que c’était normal.