Quand le moteur s’arrête, je me réveille en sursaut, coupable de m’être endormie sans avoir fermé la porte.
Mais je suis assise sur un siège de voiture, confortablement recouverte d’une couverture noire.
Louis pose gentiment sa main sur mon bras, embêté de m’avoir effrayée. Dehors, ce sont les dernières lueurs du soleil. Les couleurs sont encore chaudes. Comme si le ciel entier me souriait.
Je n’ai enfin plus peur.
Je pose les pieds sur le sol de son enfance. Il a été élevé avec son frère et sa soeur. Par sa grand-mère et sa mère. Il n’arrive pas à se souvenir de son père. D’ailleurs, ce n’est pas le même que celui des deux autres mais qu’importe ?
Ils ont joué ensemble et fait les mêmes bêtises dit il. Il voudrait les voir plus, mais ils se sont éloignés ajoute-t-il.
Louis voulait me sauver. Il m’a arraché à ma cage, aux cris, aux blessures, aux meurtrissures de l’âme et aux serres de Miguel.
Ce nom brûle. Saurai-je le dire sans trembler un jour ?
La maison est toute petite et brune. Un vrai chalet savoyard. Louis m’explique que Jocelyne, sa grand-mère, est morte il y a deux ans et que personne n’a pu se résoudre à vendre l’endroit.
« Le téléphone ne capte pas, pas de connexion internet, les gens ne peuvent plus vivre dans ces conditions ».
Des conditions dans lesquelles je vivrai paisiblement et choyée pendant un mois béni.