Aujourd’hui, maman a appelé.

« Je veux te voir maintenant ».

J’ai reçu la même directive de la part de Louis par mail et la sonnette a retenti.

Derrière la porte blindée de mon immeuble, un p’tit mec, sec, cheveux bouclés, Max.

Maxence se précipite vers moi et me serre dans ses bras. Ses os me font mal.

« T’as eu maman ? »

Maxence, de deux ans mon aîné, n’a pas su trouvé sa place au milieu.

Alors Louis nous a toujours chapeauté comme des jumelles fragiles aux tresses nouées par un ruban. Les deux petites choses à ne pas bousculer.

Louis était le pic pour lequel je gravissais des kilomètres et acceptais de traverser des cuvettes. Il était la personne à qui je voulais ressembler. Louis était un bouclier, un rempart contre le monde extérieur.

Maxence et moi montons dans le RER en direction de l’université.

C’est là que nous retrouvons maman et Louis attablés sur des bancs en bois.

Le ciel blanc, la chemise de Louis blanche, les dents de maman, les chaussures bleues de Max.

Le vent qui me décoiffe.

Maman prit alors la parole et le monde déjà écroulé depuis longtemps fut submergé d’une vague froide et houleuse, coupante et sanguinolente.

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