La journée semble longue et pourtant je souris à pleine dents. Dans deux heures je vois Miguel. Je sais ce que vous pensez. Et vous avez tort. Miguel est mon psy.

J’ai décidé il y a 6 mois de prendre le taureau par les cornes et de combattre mes peurs, d’arrêter les médicaments, réduire l’alcool, recommencer à appeler maman.

Miguel n’a pas jugé. Il aurait du. Ma situation est ridicule. J’ai une mère et une grand-mère géniales. Un frère présent. Un salaire, un toit sur ma tête, une taille 38, de l’attention masculine. Une machine à café. Mais visiblement, il me fallait comme 15% de la population occidentale aussi un mec qui décortique mon enfance pour faire semblant d’aller mieux. N’empêche, je fais tourner l’économie de service.

Je me suis longtemps convaincue que j’étais dans un mode de vie simpliste hors du monde de consommation. Avant d’ouvrir les yeux sur les colis qui m’arrivent tous les jours de la semaine.

Bon, en toute franchise, Miguel n’est pas que mon psy. Il était trop rassurant pour que je ne le vois que dans son cabinet. On en a conclu que nous ne ferons jamais mention de notre « relation » dans son bureau mais que tous les vendredis soirs, on se verrait à mon appartement. Je range tout. A chaque fois. J’ai compris que Miguel aimait les choses carrées. Ça me structure.

Le vendredi soir, sa femme fait de la danse, ça tombe bien.

Quelle chance elle a, sa femme. Miguel est la douceur incarnée et d’une incroyable beauté physique: brun aux yeux clairs, très grand et fort. J’avoue que je ne lui raconte que peu mes autres rencontres. Un jour, il sera à moi.

Les scrupules ne font pas partie de moi. Je suis une ambitieuse, depuis le début.

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