Je suis trop bête, de pleurer pour des bêtises. Il me reparle, je dirais que c’est un mieux. Combien de femmes vivent des situations beaucoup plus difficiles que la mienne ? Il est parfois indélicat. Il est malheureux.
Mon mari, j’ai toujours été très fière de le présenter. Son charisme, en quelques sortes, rejaillissait sur moi. Plus forte, j’ouvrais les yeux sur le monde qui m’entourait et arrêtais de me recroqueviller. J’étais devenue une femme.
Une femme qui tarde à concevoir. Mon corps refuse de créer la vie.
En toute franchise, je ne sais pas si le soucis vient de moi. Après quelques discussions, auxquelles je n’ai quasi pas pris part, Miguel a dit que j’étais infertile. Il doit avoir raison.
J’ai attrapé mon sac et je me dirige vers la voiture, le vendredi soir, c’est danse.
Le gymnase est à deux minutes, je devrais m’y rendre à pieds, mais je n’ai pas le droit. Pour le dire dans d’autres termes, je pense en effet qu’il n’est pas très malin que je rentre à pied à 22h.
J’adore prendre l’air. J’ouvre les fenêtres de ma mazda en grand et roule à pleine vitesse. Tant pis pour les 50km/h, tant pis pour les chats, les chiens et même les gamins des autres.
Tous les vendredis soir, je suis la reine de mon royaume de bitume.