Mon excursion en centre ville m’a fait revenir avec 2 paquets de café et une boîte de peinture acrylique.
J’ai une passion pour la café. D’abord, c’est noir, chaud et servi dans une tasse immaculée. Et puis j’en bois depuis toujours.
Je finissais les tasses des adultes en cachette, allant jusqu’à lécher le marc pour ne pas en perdre une miette.
Sur moi, la caféine n’a pas d’effet. Je ne dors ni moins bien, ni mieux. Je ne suis pas plus agitée, ni plus calme. Enfin, je le crois.
J’allume la télé et j’éteins la musique, il est 2h du matin.
Quand l’émission se termine, je remonte le plaid jusqu’à mon cou, finis ma dernière tasse de la journée. Il est 4h.
Je ne trouverai pas le sommeil ce soir, trop envahie, je suis comme habitée.
Alors je sors une toile, la pose au sol et m’agenouille. Je ne sais pas encore ce qui va sortir de mon cerveau carencé.
Un rond. Noir. Un carré. Vert. Un ligne ! Rouge. D’abord sur mon front qui va se poser contre la toile.
Elle n’est plus vierge. Quelqu’un a t’il déjà soulevé la ressemblance phonique entre vierge et verge ? Et que dire des vergers.
Je croque dans une pomme.
Je m’endors à moitié nue sur la moquette du salon, ma peau ornée d’acrylique qui commence à craqueler.
Quand je me réveille 6h plus tard, je ne peux que conclure que je ne serai jamais adulte si je n’ai pas une béquille. Qui me reconnecte. Avec le sol. Cette réalité froide mais honnête. Ce bon vieux sol. Je vole.