J’ai toujours aimé les animaux. Plus il y avait de poils, plus je pouvais enfouir mon visage dans un pelage, plus j’aimais l’être qui me cachait.

J’ai cependant toujours eu une réticence à m’attacher à un chat. En dehors de la vie de couple, j’ai du toujours croire que l’attachement, l’amitié, l’amour, n’avaient de valeur que s’ils étaient partagés.

Le bain coule et je suis enveloppée. J’ai pour routine de me plonger dans un bain gelé. De grelotter. Devenir rouge et bleu. Que le froid brûle ma peau.

Et puis, petit à petit, je remplis, goutte à goutte, d’une eau bouillante, qui, se mélangeant à l’eau glaciale, se tempère après mis mes orteils en feu. Métaphore de la vie. Impermanence des sensations. Je fais des bulles de savon.

Enfant, j’avais un chien. J’ai voulu prendre un chien il y a quelques années. Il était perdu dans le jardin où je plantais les salades. Miguel a failli céder. Il disait: « ok, mais dehors ». Luc était petit et plein de poils. Alors Miguel il disait « putain de clébard, c’est qu’il nous pourrirait le sol ».

Luc, je lui confiais à l’oreille tous mes rêves d’amour. Il était d’une simplicité réconfortante. Sa langue rugueuse nettoyait les larmes sur mon visage. Petit, il me suivait partout. Je l’ai même fait monter sur le canapé un mardi. Lui et moi, on a regardé la télé pendant que je repassais.

Quand je me suis levée tôt pour aller le nourrir, quand j’ai ouvert la porte coulissante, un jour, il n’était plus là. J’ai pleuré près de la niche de fortune que j’avais construite et je suis allée préparer le petit déjeuner.

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