C’est ce que je lui ai dit. Sans détour, sans fioriture. Voilà. Je l’ai lâché. Il a à peine bronché. Des filles comme moi, il y en a beaucoup. Peut être moins laborieuse, mais seulement, y avait-il prêté attention ?
Si c’était ce que je voulais, aucun soucis, il a dit. Lui laisser 3 semaines de préavis il a rajouté.
La porte m’a semblé loin quand je me suis levée. J’ai affronté le silence pendant les 5 secondes qui m’en séparaient et qui m’ont parues une éternité. Je n’ai pas hâté le pas. On m’avait toujours dit de ne pas courir devant un animal sauvage, que sinon, on devenait une proie.
Lui, avec ses cheveux brun et sa barbe, c’était bien un ours. Mais sa voix nasillarde, ça en faisait bien une hyène.
C’est la première étape, le premier pas. On dit que seul lui coûte et c’est faux. J’ai mal partout, j’ai envie déjà de faire demi tour. J’ai envie de vomir. Mais je me suis rassise à mon bureau. Ma main tremble autour de ma tasse.
Je suis mue par une force supérieure.
Clément m’a jeté un regard par dessus le panneau. « Il voulait quoi le vieux ? », il a articulé dans le silence. J’ai fait un gentil sourire. Au fond, j’ai une boule de colère qui grandit. Pour ce bâtiment, pour cette situation, pour le bitume, pour ceux qui m’entourent et qui sont incapables de lire en moi ce que je ne sais formuler.
Il me reste 3 étapes pour dire Adieu. Et je ne sais ni par qui commencer, ni par qui finir.
Dans ma boîte mail, un message de quelqu’un que je ne connais pas. Tiens, quelqu’un est intéressé par ma table basse.